En cette journée de deuil national, je ressens le devoir d’aborder le drame qui s’est déroulé hier à Charlie Hebdo. En tant que dessinatrice, en tant que française et en tant que femme libre.
Lorsque j’ai commencé ce blog, je comptais le faire en m’engageant pour des causes qui me tiennent à cœur, mais des causes qui sont bien souvent éloignées de la politique et la situation humaine actuelle. Non que je ne m’y intéresse pas, mais plus car ma sensibilité et ma personnalité m’ont amenée à me tourner vers d’autres sujets. Mais aujourd’hui, plus que jamais j’ai envie de m’engager dans cette voie, car on a abattu ceux qui pointaient du doigt les problèmes de notre monde, de notre société et qui se battaient au travers du dessin pour les rendre meilleurs.
On a attaqué la Liberté de Presse et je refuse d’avoir peur. Et il faut qu’on se batte, qu’on se batte pour leur faire comprendre que la France, malgré toutes les crises politiques, est un pays soudé. Un pays où la satyre, la caricature, l’art sont synonymes de démocratie. En attaquant Charlie Hebdo, ces terroristes ont voulu nous cliver, nous faire passer un message de haine, et il faut leur montrer qu’ils n’y arriveront pas. Ils ont attaqué un pays où des valeurs de liberté sont ancrées dans notre histoire, et nous serons toujours plus nombreux pour leur montrer qu’ils ont eu tort. Il faut se battre, oui il faut se battre, mais sans violence et sans haine. Il faut se battre contre le racisme, contre le terrorisme, il faut se battre avec nos armes : nos plumes et nos crayons, ces armes qui leur font si peur. Et ils ont bien raison, car il y en aura toujours plus.